Robin Melchior

J’aime la grande diversité des projets auxquels je suis amené à participer : les commandes que je reçois vont de simples transcriptions d’œuvres du répertoire à de la composition pure, en passant par de l’arrangement créatif de thèmes ou d’orchestration de chansons pop... Par exemple, en 2020, pour le 250^e anniversaire de Beethoven, j’ai condensé et adapté l’intégralité des 9 symphonies du compositeur en 1h15 pour La Symphonie de Poche, un ensemble de 12 musicien·nes comprenant notamment un accordéon et un marimba. En 2022, pour le festival Un Violon sur le Sable, j’ai travaillé avec Barbara Pravi et arrangé sa chanson Voilà pour grand orchestre symphonique. Il y a deux ans, l’Opéra de Rennes m’a passé commande d’une ouverture et d’un final originaux pour l’opéra inachevé Zaïde de Mozart… Et depuis près de 10 ans, j’adapte des œuvres du répertoire pour les orchestres Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale, projet porté par la Philharmonie de Paris). Bref, c’est très varié !
Ces projets me nourrissent et me stimulent en permanence car ils combinent rencontres, créativité et découverte (ou redécouverte) des œuvres sur lesquelles je me penche. Quant au métier d’arrangeur-compositeur, il colle plutôt bien à mon côté « geek » que j’assume totalement, même si je souffre parfois de la solitude qui accompagne l’exercice d’un tel métier, c'est pourquoi je suis heureux de pouvoir conserver une pratique instrumentale régulière à l’orchestre symphonique Elektra, de même que des heures d’enseignement en arrangement et orchestration au Pôle Supérieur de Paris-Boulogne-Billancourt.
 

J’ai été élève au CRR de l'Eurométropole de Metz en piano et en trompette (filière traditionnelle) de 8 à 21 ans. Après le BAC, j’ai intégré les classes d’écriture de Barbara Clausse, de composition de Filippo Zapponi et d’érudition d’Eurydice Jousse, tout en poursuivant des études de mathématiques à l’Université de Metz. J’ai ensuite été admis au CNSMD de Paris en 2010, d’abord en écriture puis en orchestration et en composition de musique à l’image. J’y ai rencontré des professeurs exceptionnels : Jean-François Zygel en harmonie, Thierry Escaich en fugue, Cyrille Lehn en arrangement, Anthony Girard en orchestration et Marie-Jeanne Serero en musique de film. C’est durant ma scolarité que j’ai reçu mes premières commandes et j’ai eu la chance de pouvoir exercer à plein temps mon métier d’arrangeur-compositeur dès ma sortie du CNSMD en 2016.
Après 14 ans de vie à Paris où je me suis créé un solide réseau, j’ai décidé de me réinstaller à Metz à l’été 2024 et j’en ai profité pour me réinscrire au CRR de l'Eurométropole de Metz au département jazz en tant qu’élève trompettiste dans la classe de Damien Prud’homme. Ayant suivi une formation principalement classique, reprendre des études centrées sur cet autre langage qu’est le jazz me réjouit beaucoup, d’autant plus que l’équipe du CRR est formidable ; cela me permet en outre de remettre encore un peu plus de pratique instrumentale dans mon activité de musicien.

Je garde un souvenir ému d’une composition réalisée à deux têtes avec mon collègue et ami trompettiste Arnaud Schmitt en 2009, lors d’une rencontre avec Philippe Leroux dans le cadre de sa résidence à l’Arsenal pour le festival Acanthes : ça s’appelait Crépuscule venteux au pays des nombres entiers multiples de 5 ou presque et nous y avions insufflé tout notre amour pour la musique de jeux vidéo, notamment des références directes à Final Fantasy !
J’ai également de très bons souvenirs liés à mon professeur de piano Bernard Lerouge, avec qui j’ai eu pendant quatre ans une relation particulièrement stimulante, faite de conversations riches et variées, entre cordialité et complicité.

Certains cours d’instrument assez traumatisants auxquels j’allais la boule au ventre, lors de mes premières années au conservatoire.

Hypérion de Dan Simmons, saga de science-fiction en 8 tomes que je rêve un jour de mettre en musique…

Le générique de fin du film « ET L’Extraterrestre » de Steven Spielberg (musique de John Williams).

Les aventures du Baron de Munchhausen de Terry Gilliam.

Béla Bartok, compositeur et orchestrateur immensément talentueux, qui a su combiner musique savante et musique populaire dans des œuvres uniques et libres de tout dogmatisme.

Je dirais que c’est mon ouverture aux autres, la facilité que j’ai de créer du lien avec des inconnu.es.

Mes compositions pour Zaïde ont été données les 25 et 27 avril à l’Opéra d’Avignon, je travaille actuellement sur des arrangements de musiques de comédies musicales pour le Yellow Socks Orchestra (concerts à la Salle Pleyel en décembre 2025), je prépare deux teasers pour les futurs spectacles de la Symphonie de Poche (l’un centré sur Les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski pour la Folle Journée de Nantes 2026) et je planche également sur une composition intitulée Blueberries Variations qui sera créée les 15 et 16 août prochain dans les Alpes par l’orchestre du Festival d’Arly sous la direction d’Aurélien Azan Zielinski… qui était d’ailleurs mon tout premier professeur de direction d’orchestre au CRR de l'Eurométropole de Metz il y a 15 ans !
 

J’imagine une structure qui proposerait encore davantage d’enseignements liés aux musiques dites populaires pour ouvrir toujours plus les oreilles des musicien·nes de demain. Un établissement qui placerait aussi la mixité sociale comme principale valeur et parviendrait in fine à rompre avec l’image tenace d’une structure réservée à une forme d’élite.

Je leur conseillerais d’aller les un.es vers les autres, de jouer ensemble, de s’investir dans toutes sortes de projets artistiques, de mélanger les styles, d’inventer des nouvelles manières de faire des spectacles et surtout, surtout, de se nourrir d’autre chose que de musique !