Eve-Laure Benoit

36 ans.

Le fait que ce ne soit pas vraiment un métier, la diversité, le fait que ce soit un métier hors du commun !

Je suis entrée au Conservatoire de l’Eurométropole de Metz au lycée, j’y suis restée de mes 15 à 20 ans à peu près. J’y ai passé mon Prix (actuel DEM) et mon perfectionnement (actuellement le Post-DEM). Oui, j’y ai fait tout le 3^e cycle.

Au Conservatoire d'Esch-sur-Alzette. Je tenais à intégrer un cursus français pour ne pas rencontrer de problématique d’équivalence.

Je suis rentrée au CNR de Paris (actuel CRR), puis une fois mon diplôme obtenu, je me suis installée à Toulouse puis à Rennes. J’ai intégré l’Orchestre de Limoges en tant qu’intermittente, j’ai été intermittente de 2010 à 2021.

Oui, c’est un orchestre qui t’assure un contrat de 8 mois avec 540 h, ce qui est au-delà des 507 h minimum demandées pour obtenir le statut d’intermittent. C’est un emploi intéressant, sans appréhension pour gagner ta vie, tu dors sur tes deux oreilles.

J’ai fait quelques interventions dans la variété : j’ai joué avec Johnny (rires), avec Hubert-Félix Thiéfaine... d'ailleurs, c’était super de jouer avec Thiéfaine ! Mais, je me suis plutôt concentrée et dédiée à la musique classique.

Les séries d’orchestre dirigées par Jean-Philippe Navarre et les concerts à l’Arsenal. Et aussi quand nous avions interprété le quintette de Mozart ensemble à l’Arsenal (quatuor à cordes et clarinette).

Je ne sais pas s’il faut le dire, joker !

Je me souviens d’une phrase de Jean-Philippe Navarre pendant les répétitions d’orchestre : « Vous vous jetez sur cette note comme la peste sur le bas clergé breton » (rires !) et pour le conseil, un de mes professeurs récents me disait : « Secoue-toi bordel, tu te liquéfies comme une truite ! »

J'ai de très bons souvenirs des concerts de fin d'année à l'Arsenal, notamment un où l'on avait joué le Poème de Chausson avec Karine Dorignac (professeure de violon au CRR) et avec Olivier Bernhard en tant que violons solos.

Nous nous donnons des nouvelles avec Olivier Bernhard. Sinon, je suis à l’orchestre avec Julien Pongy (corniste à l’Orchestre national de Metz, également ancien élève du CRR) et j’ai continué à prendre des cours ponctuellement avec Denis Clavier, qui a été l’un de mes professeurs au conservatoire, pour préparer les concours d’orchestres et qui vient de prendre sa retraite après une carrière de violon supersoliste à l’Orchestre national de Metz Grand Est.

Titane de Julia Ducournau avec Vincent Lindon et Agathe Roussel, une grosse claque !

La musique de Tchaïkovski.

Les mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar.

Maurice Ravel.

L’humour.

Le pessimisme, d’ailleurs les deux vont ensemble !

Je n’ai pas vraiment de notion de ce qu’est le conservatoire d’aujourd’hui, mais je dirais, un conservatoire plus ouvert, avec plus d’annexes dans la ville. Qu’il continue à aller chercher, les gens, les élèves. En étant moins élitiste, en faisant en sorte qu’il n’y ait pas de limite d’âge. Et enfin, qu’il y ait toujours plus de lien avec d’autres disciplines comme les arts du cirque par exemple.

Bosser et ne pas se décourager !