Cyrielle Golin

Cyrielle Golin, ancienne élève violoncelliste

  • Peux-tu te présenter en quelques mots ?

    Je m’appelle Cyrielle Golin, j’ai 32 ans et je suis violoncelliste.

  • Quand es-tu entrée au Conservatoire de l’Eurométropole de Metz et combien d’années y as-tu appris la musique ?

    Je suis rentrée au Conservatoire de l’Eurométropole de Metz dès l’âge de 4 ans, en jardin musical. J’ai intégré ensuite les Classes à Horaires AMénagés (musique et danse) au primaire (école Debussy), au collège Taison puis au lycée Fabert en section TMD : je suis un pur produit des classes CHAM. Ce dispositif m’a laissé du temps pour la pratique instrumentale et m’a permis de vivre une aventure très enrichissante avec une cohésion humaine certaine. J’ai obtenu mon Diplôme d’Études Musicales, Perfectionnement et Diplôme de Concert : la totalité de mon cursus a été effectuée au Conservatoire de l’Eurométropole de Metz.

  • Peux-tu nous préciser plus en détail ce qu’englobe le métier de violoncelliste ?

    Il s’agit pour ma part de donner des concerts, que ce soit en musique de chambre ou en solo. Après six ans de quatuor avec piano, je joue dans le Quatuor Akos (quatuor à cordes) depuis sept ans. Notre premier disque consacré à une intégrale des quatuors opus 76 de Joseph Haydn va paraître en mars 2023 pour le label NoMadMusic à la Salle Cortot de Paris. Mon aventure de chambriste a été en outre très influencée par ma collaboration avec le pianiste Antoine Mourlas, avec qui nous avons donné moults concerts en formation sonate, qu’il s’agisse des grands tubes du répertoire tout comme des chefs-d’oeuvres oubliés. En 2020, nous avons publié le disque “Un moment musical chez les Schumann”(Klarthe label) présentant des œuvres de Georg, Robert et Camillo Schumann. Plus récemment, en avril 2022 nous avons sorti “Quatuors pour trois instruments” chez le label Calliope avec la pianiste Mary Olivon et le violoniste Hector Burgan pour présenter une formation inusitée de nos jours : le piano quatre mains, violon et violoncelle. 
    La musique de chambre créé des liens extraordinaires et profonds, je ne pourrais pas vivre sans.
    J’aime aussi pouvoir explorer le répertoire de violoncelle seul, imaginer des programmes variés, aller à la rencontre des compositeurs d’aujourd’hui (comme le compositeur messin François Narboni) et me retrouver seule face à mes failles pour toujours grandir musicalement. Aujourd’hui, je souhaiterais donner davantage de place à l’enseignement car je ressens fortement le besoin de transmettre.

  • Quel a été ton parcours après le conservatoire ?

    Mon orientation n’a pas été facile après le CRR de l’Eurométropole de Metz : je m’y sentais tellement comme à la maison ! J’ai intégré le cycle concertiste du CRR de Paris pour me perfectionner ensuite auprès de Philippe Muller à Aulnay-sous-Bois : la vie parisienne m’a permis de faire des rencontres extraordinaires. J'ai intégré la classe du Quatuor Ysaÿe au CRR de Paris en parallèle de mon entrée à la Hochschule für Musik Saar (Sarrebrück) dans la classe de Gustav Rivinius, en Bachelor puis Master. J’ai toujours tenu à me plonger dans le monde professionnel pendant mes études car il n’est pas simple de se faire connaître et trouver des engagements lorsque l’on choisit la voie de l’indépendance. J’ai joué avec de nombreux orchestres parisiens, l’Orchestre national de Metz Grand Est, l’Opéra de Lyon, Orchestre national de Lyon … tout en continuant à rencontrer des chambristes, passer des concours internationaux, créer des projets …

  • Quel est ton meilleur souvenir au Conservatoire de l’Eurométropole de Metz ?

    J’ai tout adoré ! L’état d’esprit de Jean Adolphe a été central car il donne à chacun de ses élèves une excellente éducation et des valeurs fortes que devraient d’ailleurs posséder à mon sens chaque musicien. Les cours de musique de chambre avec Philippe Bruère m’ont également orienté vers la passion de la musique de chambre et mes débuts en quatuor à cordes restent profondément gravés dans ma mémoire. J’ai aussi un très bon souvenir d’avoir joué en soliste avec l’orchestre symphonique Gabriel Pierné sous la direction d’Aurélien Azan Zielinski, le Concerto pour violoncelle de Camille Saint Saëns. 

  • Ton pire souvenir ?

    Aucun, chaque étape est formatrice, chaque expérience a été une clé pour comprendre mon parcours.

  • Es-tu encore en lien avec le CRR ?

    Oui, je suis réellement reconnaissante de tout ce qui m’a été donné, j’essaie à présent de proposer différents projets. En 2017-2018, j’ai créé deux éditions du Festival de Musique de Chambre de Metz et il me paraissait fondamental de pouvoir y faire intervenir à la fois des étudiants et professeurs du conservatoire. Récemment, j’ai eu l’honneur de donner un cours de maître pour les classes de violoncelle de Klara Egloff et Jean Adolphe autour de la thématique du violoncelle contemporain. 

  • Quelle musique écoutes-tu ?

    Cela dépend de mes émotions du moment ! Je peux avoir un caractère obsessionnel avec une œuvre que j’aime et l’écouter en boucle durant des heures, comme en ce moment,  le Quatuor à cordes No 15 de Schubert 

  • Tu as pratiqué la danse plus jeune : quel rapport entretiens-tu avec cet art maintenant à l’âge adulte ?

    J’ai une passion profonde pour la danse classique qui s’est notamment réactivée suite à une rencontre inattendue avec une danseuse étoile. Récemment, j’ai eu l’immense bonheur de voir La Bayadère par le Ballet de l’Opéra national de Paris et à quelques jours près, j’ai loupé la nomination de François Alu.

  • Quel serait le conservatoire de demain pour toi ?

    Un conservatoire qui apporte des valeurs fortes et donnerait envie de pratiquer la musique aux enfants dès leur plus jeune âge et tout au long de leur vie. Un conservatoire où chaque professeur serait passionné, transmettrait de manière sincère en encourageant toujours la créativité. La musique et l’accès à l’art sont des fondamentaux qui permettent aux enfants de se développer de manière unique.

  • Un conseil pour nos jeunes élèves ?

    Toujours parler de ses doutes, communiquer, partager, aller aux concerts, se forger un esprit critique, oser aller à la rencontre des musiciens, participer à des stages et voir la pratique musicale comme une joie et une chance, même lors d’épreuves plus compliquées.


Interview réalisée en septembre 2022

Dernière mise à jour le 12 juillet 2023

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